Dans un monde de plus en plus connecté, les applications web sont devenues un pilier essentiel de notre quotidien. Que ce soit pour faire des achats en ligne, consulter des informations ou interagir sur les réseaux sociaux, nous utilisons constamment des applications web. Cependant, cette omniprésence en fait également une cible de choix pour les cybercriminels. La sécurité des applications web est donc un enjeu majeur pour protéger nos données et garantir la confidentialité de nos informations.
Mais qu’est-ce qui constitue la sécurité des applications web ? Il s’agit de l’ensemble des mesures et des pratiques mises en place pour protéger une application web contre les menaces et les vulnérabilités. Ces menaces peuvent prendre différentes formes, allant du vol de données à la perturbation d’un service. Dans cet article, nous allons explorer les principales failles de sécurité, expliquer ce qu’elles sont, ce qu’elles peuvent causer, et surtout comment s’en prémunir.
Table des matières
Les soucis liés au hachage
Le hachage est une technique utilisée pour transformer des données sensibles, comme les mots de passe, en une chaîne de caractères unique. Cela permet de stocker les mots de passe de manière sécurisée sans les exposer en clair. Cependant, si le hachage est mal implémenté (par exemple, en utilisant des algorithmes faibles comme MD5 ou SHA-1), un attaquant peut facilement « casser » le hachage et retrouver le mot de passe original.
En 2012, LinkedIn a subi une fuite de données où des millions de mots de passe hachés avec SHA-1 ont été volés. Les attaquants ont pu en déchiffrer une grande partie, exposant les comptes des utilisateurs à des risques majeurs.
Pour éviter cela, il est essentiel d’utiliser des algorithmes de hachage robustes comme bcrypt, Argon2 ou scrypt. Ces algorithmes sont conçus pour résister aux attaques par force brute. De plus, l’ajout d’un « sel » (une valeur aléatoire) au mot de passe avant de le hacher renforce encore la sécurité, car cela rend chaque hachage unique, même pour des mots de passe identiques.

Les défis du chiffrement et les risques associés
Le chiffrement est une pierre angulaire de la sécurité des données, permettant de rendre les informations illisibles à toute personne ne disposant pas de la clé adéquate. Cependant, son efficacité repose sur une mise en œuvre rigoureuse et l’utilisation de protocoles récents. Une mauvaise configuration ou l’emploi de standards dépassés peut laisser une porte ouverte aux attaquants.
L’un des risques majeurs vient de l’utilisation de versions anciennes de protocoles cryptographiques. SSL (Secure Sockets Layer) a longtemps été un standard pour sécuriser les communications sur Internet, mais ses versions SSL 2.0 et SSL 3.0 sont aujourd’hui considérées comme vulnérables et ne doivent plus être utilisées. Elles ont été remplacées par TLS (Transport Layer Security), dont les versions 1.2 et 1.3 offrent une protection bien plus robuste contre les attaques modernes.
Un exemple marquant d’attaque sur une technologie de chiffrement est Heartbleed, une vulnérabilité découverte en 2014 dans OpenSSL, une bibliothèque largement utilisée pour implémenter SSL et TLS. Cette faille permettait à un attaquant d’exploiter un défaut dans la gestion de la mémoire et d’accéder à des données sensibles comme des clés de chiffrement, des identifiants ou des informations confidentielles.
Pour éviter ces risques, il est impératif de :
- Utiliser des versions récentes de TLS, en privilégiant TLS 1.2 et 1.3.
- Désactiver les versions obsolètes de SSL et TLS (comme SSL 2.0, SSL 3.0 et TLS 1.0/1.1).
- Mettre à jour régulièrement les bibliothèques de chiffrement (OpenSSL, BoringSSL, etc.).
- Configurer correctement les certificats SSL/TLS pour garantir une protection optimale et éviter les failles de configuration.
Ainsi, SSL en tant que concept reste utilisé et essentiel à la sécurité web, mais seules ses implémentations modernes, via TLS, doivent être employées pour garantir une sécurité efficace.
Les failles XSS (Cross-Site Scripting)
Les failles XSS permettent à un attaquant d’injecter du code JavaScript malveillant dans une page web, qui sera exécuté par le navigateur des utilisateurs. Cela peut permettre de voler des cookies de session, rediriger les utilisateurs vers des sites malveillants, ou encore modifier le contenu de la page.
En 2018, une faille XSS sur British Airways a permis de voler les données de carte de crédit de milliers de clients. Les attaquants ont injecté un script malveillant dans le site web, qui capturait les informations de paiement des utilisateurs.
Pour éviter ces attaques, il est important de valider et désinfecter toutes les entrées utilisateur. Cela signifie que toutes les données entrantes doivent être vérifiées pour s’assurer qu’elles ne contiennent pas de code malveillant. En outre, l’utilisation d’en-têtes de sécurité comme Content Security Policy (CSP) permet de limiter l’exécution de scripts non autorisés sur une page web.
Les injections SQL
Les injections SQL permettent à un attaquant d’exécuter des requêtes SQL malveillantes sur la base de données d’une application. Cela peut entraîner la suppression, la modification ou la fuite de données sensibles.
En 2017, Equifax a subi une fuite de données massive due à une injection SQL, exposant les informations personnelles de 147 millions de personnes. Les attaquants ont exploité une vulnérabilité dans un formulaire web pour accéder à la base de données.
Pour se protéger, il est recommandé d’utiliser des requêtes paramétrées ou des ORM (Object-Relational Mapping). Ces techniques empêchent les attaquants d’injecter du code SQL malveillant en séparant clairement les données du code. En outre, il est essentiel de limiter les permissions de la base de données pour que les applications n’aient accès qu’aux données strictement nécessaires.
Les attaques CSRF (Cross-Site Request Forgery)
Les attaques CSRF exploitent la confiance d’un site web envers un utilisateur authentifié pour effectuer des actions non autorisées. Cela peut permettre de transférer des fonds, modifier des paramètres ou supprimer des données sans le consentement de l’utilisateur.
En 2008, une attaque CSRF sur un site bancaire a permis de transférer des fonds sans l’accord des clients. Les attaquants ont exploité une session ouverte pour effectuer des transactions frauduleuses.
Pour prévenir ces attaques, il est essentiel d’utiliser des tokens CSRF. Ces tokens sont des valeurs uniques générées pour chaque session et incluses dans les formulaires. Le serveur vérifie ensuite que le token correspond avant d’exécuter l’action demandée. En outre, l’utilisation de l’en-tête SameSite pour les cookies empêche les navigateurs d’envoyer des cookies dans des requêtes intersites, réduisant ainsi le risque d’attaques CSRF.
Les attaques temporelles
Les attaques temporelles exploitent les différences de temps d’exécution pour deviner des informations sensibles, comme des mots de passe. Cela peut permettre à un attaquant de découvrir des informations secrètes en analysant le temps de réponse.
En 2016, une attaque temporelle a permis de deviner des clés d’API en mesurant le temps de réponse d’un serveur. Les attaquants ont utilisé des variations subtiles dans le temps de traitement pour déduire les informations.
Pour se protéger, il est recommandé d’utiliser des fonctions de comparaison de chaînes à temps constant. Ces fonctions prennent le même temps pour comparer deux chaînes, quelle que soit leur similitude, ce qui rend les attaques temporelles inefficaces. En outre, il est important d’éviter de divulguer des informations sensibles via le temps de réponse, par exemple en ne renvoyant pas de messages d’erreur détaillés.

Les téléversements de fichiers
Les téléversements de fichiers permettent aux utilisateurs de charger des fichiers sur un serveur. Si mal gérés, ils peuvent être exploités pour uploader des fichiers malveillants. Cela peut permettre à un attaquant d’exécuter du code malveillant sur le serveur.
En 2017, une faille de téléversement de fichier sur un site gouvernemental a permis d’installer un malware. Les attaquants ont uploadé un fichier contenant un script malveillant, qui a ensuite été exécuté sur le serveur.
Pour éviter cela, il est important de limiter les types de fichiers autorisés et de vérifier les fichiers téléversés avec des outils antivirus. En outre, il est recommandé de stocker les fichiers téléversés dans un répertoire séparé, avec des permissions restrictives, et de désactiver l’exécution de scripts dans ce répertoire.
Les attaques DoS/DDoS
Les attaques DoS (Denial of Service) et DDoS (Distributed Denial of Service) visent à rendre un service indisponible en le surchargeant de requêtes. Cela peut entraîner une interruption de service, causant des pertes financières et une perte de confiance des utilisateurs.
En 2016, l’attaque DDoS sur Dyn a rendu inaccessible des sites comme Twitter, Netflix et Reddit. Les attaquants ont utilisé un botnet pour inonder les serveurs de requêtes, les rendant incapables de répondre aux demandes légitimes.
Pour se protéger, il est recommandé d’utiliser des services de protection contre les DDoS comme Cloudflare ou Akamai. Ces services filtrent le trafic malveillant avant qu’il n’atteigne vos serveurs. En outre, il est important de configurer des limites de taux pour les requêtes, afin de limiter le nombre de requêtes qu’un utilisateur ou une IP peut effectuer dans un laps de temps donné.
Les attaques via des API
Les API (Interfaces de Programmation d’Application) permettent à des applications de communiquer entre elles. Si mal sécurisées, elles peuvent être exploitées pour accéder à des données sensibles.
En 2018, une faille dans l’API de Facebook a exposé les données de 50 millions d’utilisateurs. Les attaquants ont exploité une vulnérabilité dans le système d’authentification pour accéder aux comptes des utilisateurs.
Pour se prémunir de ces risques, il est essentiel d’utiliser l’authentification et l’autorisation pour sécuriser les API. Cela inclut l’utilisation de tokens d’accès comme OAuth 2.0 et la validation des permissions pour chaque requête. En outre, il est important de limiter les accès aux API avec des quotas et de surveiller les activités suspectes.
Les attaques par prise de contrôle de session
Les attaques par prise de contrôle de session visent à voler les identifiants de session d’un utilisateur pour usurper son identité. Cela peut permettre à un attaquant d’accéder à des comptes utilisateur et de voler des données.
En 2015, une attaque par prise de contrôle de session sur un site de rencontres a permis de voler des informations personnelles. Les attaquants ont utilisé des techniques comme le session hijacking pour accéder aux comptes des utilisateurs.
Pour se protéger, il est recommandé d’utiliser des cookies sécurisés avec les attributs HttpOnly et Secure. Ces attributs empêchent les cookies d’être accessibles via JavaScript et ne les envoient que sur des connexions HTTPS. En outre, il est important de régénérer les identifiants de session après une connexion réussie pour réduire le risque de réutilisation de sessions volées.

Les attaques sur les bibliothèques tierces
Les bibliothèques tierces sont des composants externes utilisés dans une application. Si elles contiennent des vulnérabilités, elles peuvent être exploitées.
En 2017, la vulnérabilité dans la bibliothèque Apache Struts a été exploitée pour pirater Equifax. Les attaquants ont utilisé une faille dans la bibliothèque pour accéder à des données sensibles.
Pour éviter cela, il est important de mettre à jour régulièrement les bibliothèques tierces. Cela inclut la surveillance des vulnérabilités connues et l’application des correctifs dès qu’ils sont disponibles. En outre, l’utilisation d’outils de gestion des dépendances comme npm audit ou Dependabot permet de surveiller les vulnérabilités dans les bibliothèques utilisées.
Les attaques par escalade de privilèges
Les attaques par escalade de privilèges visent à obtenir des droits d’accès supérieurs à ceux initialement accordés. Cela peut permettre à un attaquant d’accéder à des fonctionnalités ou des données sensibles.
En 2019, une faille dans Windows a permis une escalade de privilèges, donnant accès à des fonctions administratives. Les attaquants ont exploité une vulnérabilité dans le système pour obtenir des droits d’administrateur.
Pour se protéger, il est essentiel d’appliquer le principe du moindre privilège. Cela signifie que les utilisateurs et les applications ne devraient avoir accès qu’aux ressources strictement nécessaires pour accomplir leurs tâches. En outre, il est important de vérifier régulièrement les permissions des utilisateurs et de surveiller les activités suspectes.
Le clickjacking
Le clickjacking est une technique d’attaque qui consiste à tromper un utilisateur en lui faisant cliquer sur un élément invisible ou masqué, souvent superposé à un autre contenu apparemment inoffensif. L’attaquant utilise des iframes ou des couches CSS des applications web pour cacher l’élément malveillant, comme un bouton ou un formulaire, sous un contenu légitime. Lorsque l’utilisateur clique sur ce qu’il pense être un élément sûr, il interagit en réalité avec l’élément caché, ce qui peut entraîner des actions non désirées, comme l’activation de fonctions sensibles (transferts d’argent, partage de données, etc.) ou l’installation de logiciels malveillants.
Par exemple, un attaquant pourrait superposer un bouton « J’aime » d’un réseau social sur un bouton « Télécharger » d’un site web. L’utilisateur croit télécharger un fichier, mais en réalité, il like une page sans le savoir. Dans des cas plus graves, le clickjacking peut être utilisé pour voler des informations sensibles ou prendre le contrôle de comptes.
Pour se protéger contre le clickjacking, les développeurs peuvent implémenter des en-têtes de sécurité comme X-Frame-Options ou Content Security Policy (CSP). L’en-tête X-Frame-Options permet d’empêcher le chargement d’une page dans une iframe, tandis que CSP offre un contrôle plus granulaire en spécifiant quels sites peuvent intégrer votre contenu. En outre, il est recommandé de sensibiliser les utilisateurs à ne pas cliquer sur des éléments suspects et de vérifier les URL avant d’interagir avec des sites web. Ces mesures combinées réduisent considérablement le risque de succès d’une attaque par clickjacking.
Problèmes de sécurité sur WordPress : utiliser un un firewall comme Wordfence pour se prémunir
WordPress est un système de gestion de contenu très populaire, mais il est souvent la cible d’attaques en raison de sa large utilisation. En 2020, des millions de sites WordPress ont été infectés par des malwares via des plugins vulnérables. Les attaquants ont exploité des failles dans des plugins pour installer des scripts malveillants.
Pour protéger votre site, il est recommandé d’utiliser des plugins de sécurité comme Wordfence. Wordfence est une solution complète qui offre une protection contre les attaques courantes. Parmi ses fonctionnalités principales :
- Pare-feu applicatif : Wordfence bloque les requêtes malveillantes avant qu’elles n’atteignent votre site.
- Analyse en temps réel : Le plugin scanne régulièrement votre site pour détecter les fichiers malveillants et les vulnérabilités.
- Protection contre les attaques de force brute : Wordfence limite les tentatives de connexion pour empêcher les attaques de force brute.
- Surveillance du trafic : Le plugin surveille le trafic en temps réel pour détecter les activités suspectes.
- Mises à jour automatiques : Wordfence vous alerte lorsque des mises à jour critiques sont disponibles pour WordPress, les thèmes et les plugins.
En outre, il est essentiel de mettre à jour régulièrement WordPress et ses plugins pour éviter les failles de sécurité connues. En combinant ces pratiques avec une solution comme Wordfence, vous pouvez protéger efficacement votre site WordPress contre les menaces courantes.
Des mesures de sécurité complémentaires, apporteront un niveau supplémentaire de sécurité. Nous vous renvoyons à la documentation officielle sur ce sujet, ainsi que sur les recommandations de Wordfence :
- Pour en savoir plus sur la sécurité de WordPress (site officiel)
- Protéger WordPress (site officiel)
- Protéger WordPress (Wordfence)
- Checklist de sécurité de Wordfence

Conclusion sur la sécurité des applications web
La sécurité des applications web est un domaine complexe mais essentiel pour protéger les données et garantir la confiance des utilisateurs. En comprenant les différentes menaces et en mettant en place les bonnes pratiques, il est possible de réduire considérablement les risques. Que vous soyez développeur ou simple utilisateur, il est important de rester vigilant et de suivre les recommandations de sécurité pour éviter les problèmes.
Enfin, pour les utilisateurs de WordPress, vous pouvez d’ailleurs découvrir les avantages de la dernière mise à jour), des solutions comme Wordfence offrent un premier niveau de protection contre les menaces courantes. La sécurité est un effort continu, mais avec les bonnes mesures, vous pouvez protéger efficacement votre application web. En restant informé et en adoptant une approche proactive, vous pouvez minimiser les risques et garantir la sécurité de vos données et de celles de vos utilisateurs.